lundi 16 juillet 2012

Bilan d’une année en GS-CP (2)

Aujourd’hui, je reviens sur les règles de vie et le système des colliers mis en place cette année.

En tout début d’année, les élèves ont découvert les règles “imprescriptibles” de la classe : celles que l’enseignant annonce d’emblée et qui ne sont pas discutables (ne pas taper, ne pas déranger les autres, écouter la maîtresse). Puis, après quelques jours, nous avons discuté ensemble d’autres règles qu’il faudrait ajouter compte-tenu du vécu de la classe : se ranger correctement, ne pas bousculer dans les escaliers, être silencieux pendant le travail, lever le doigt pour demander la parole, etc. J’ai alors introduit le tableau du comportement tel qu’il apparaît dans cet article.

Après deux avertissements oraux (ou moins si la faute était vraiment grave), je demandais aux élèves qui ne respectaient pas l’une des règles de chercher l’étiquette correspondant dans la boîte des bêtises. Cette bêtise était accrochée sur l’affichage collectif et j’enlevais alors l’une des étiquettes “collier”. Ces colliers étaient accrochés dans chaque coin jeu :

- Collier bleu : Pour le coin bibliothèque.
- Collier marron : Pour le coin écoute. Il s’agit d’un lecteur CD auquel j’ai branché une multiprise avec 3 casques pour une écoute simultanée de plusieurs élèves.
- Collier rose : Pour le coin garage.
- Collier rouge : Pour le coin dinette, devenu par la suite le coin marchande.
- Collier vert : Pour le coin poupée.

Sans collier, impossible d’accéder au coin en question ! Ainsi, plus les élèves faisaient de bêtises, plus ils s’interdisaient de coins jeux. Lorsqu’un élève perdait tous ses colliers, je rencontrais sa famille pour mettre les choses au clair et il n’avait plus le droit de jouer pendant son temps libre. Il devait aller s’assoir sur la fameuse “chaise rouge” à côté du bureau de la maîtresse.

Au fur et à mesure, je me suis rendue compte que certains parents étaient demandeurs d’un suivi plus poussé à la maison. Il a donc fallu trouver un moyen de les informer régulièrement du comportement de leur enfant à l’école. J’ai choisi d’associer à ce tableau les “fleurs du comportement” trouvées sur le site de l’Inspection de Valenciennes Anzin. Cela m’a permis d’automatiser davantage mes avertissements. Dès lors, après un premier avertissement oral sans effet, les élèves devaient poser leur cahier de liaison sur mon bureau. Au second avertissement sans effet, ils coloriaient le pétale du jour en orange. Enfin, au dernier avertissement, c’était du rouge et une bêtise accrochée au tableau. Cela a permis aux élèves de mieux se repérer. En général, ils commençaient à se calmer lorsque leur cahier était sur mon bureau. Certains jours, lorsque j’avais trop de cahiers à mon goût, cela me permettait de remettre les choses au point avec eux collectivement et de leur montrer que là, il y avait vraiment quelque chose qui n’allait pas. C’était l’occasion d’en discuter.

Fleurs du comportement

Les avantages :

- Ce système de suivi n’est pas très contraignant. En effet, chaque avertissement est suivi d’un fait. Cela m’a permis de ne pas me perdre en oubliant que j’avais déjà donné un avertissement à un tel ou qu’un autre en était déjà au deuxième.
- Il permet de dialoguer à partir des traces qu’il laisse : les cahiers sur le bureau, les bêtises sur l’affichage collectif.
- Ces traces permettent aussi aux élèves d’avoir des repères concrets sur leur comportement.
- Le suivi pour les parents est simple et lisible.
- Au bout d’une année scolaire (et oui, pour certains il a fallu toute une année !), les progrès sont notables !

Les inconvénients :

- Cela demande du temps. Ainsi, chaque vendredi, nous revenions sur les fleurs de chacun soit pour les colorier en vert lorsqu’il n’y avait rien eu de particulier (et pour féliciter ceux qui respectaient bien les règles de vie), soit pour compter les jours orange ou rouges (et donner des conseils à ceux qui avaient plus de mal à garder un comportement acceptable). Je tiens d’ailleurs à préciser que ces discussions ne déviaient jamais sur un jugement personnel. Il s’agissait toujours de mettre chaque élève face à son métier d’élève, ce qui est bien différent.
- Cela demande aussi une certaine préparation matérielle (tableau, étiquettes, colliers).

Cela dit, ce temps n’est pas pour moi du temps perdu. Il me semble que beaucoup de choses se jouent en GS concernant le métier d’élève. J’en ai eu pour preuve la différence de comportement entre les GS et les CP. Ces-derniers ont en effet intégré les règles beaucoup plus rapidement que les GS et ont eu plus de facilité à les respecter : plus grands, ils ont réussi à mieux se contrôler et à mieux gérer la frustration.

Je ne pense pas réitérer ce fonctionnement l’an prochain avec mes CP car je n’aurai pas autant de coins jeux dans la classe. Je ne vais conserver que le coin bibliothèque et le coin écoute en ajoutant certainement un coin dessin/bricolage. Je réfléchis en tous cas à un système similaire, responsabilisant les élèves et les faisant réfléchir sur leur comportement, ses conséquences et le métier d’élève.

1 commentaire:

Catherine a dit…

La maitresse de CP de mon fils avait adopté les mêmes fleurs et nous, les parents, nous avons vraiment apprécié de savoir où en était notre enfant. En outre, lui aussi, s'y retrouvait super bien. Un pétale par jour était bien clair pour lui alors qu'un bon point (en CE1) à la fin de la semaine ne signifiait rien. Il ne se rappelait plus pourquoi il ne l'avait pas.

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